Quand on part en bikepacking, on cherche souvent à se reconnecter à la nature, à vivre une aventure simple, loin du bruit et du béton. Mais parfois, sans le vouloir, on laisse une empreinte durable sur les lieux qu’on traverse. En effet, derrière cette quête minimaliste se cache une responsabilité essentielle : celle de préserver les lieux que nous traversons. Chaque sentier, chaque forêt, chaque sommet mérite notre respect. Et c’est là qu’intervient la philosophie “Leave No Trace” — ou en français : ne pas laisser de trace !
Quand tu roules des heures à travers les forêts, les chemins, les montagnes… ce que tu viens chercher, ce n’est pas juste le silence ou les grands espaces. C’est un peu plus que ça : un sentiment de liberté, la sensation d’être minuscule au milieu du monde, et de t’y fondre sans le bousculer. Mais voilà : on a beau être sur un vélo, léger, autonome, loin des routes, on laisse quand même des traces. Parfois minuscules, parfois plus visibles qu’on ne le croit.
Dans cet article, je te propose donc de voir comment ne pas abîmer ce qu’on aime. Non pas avec une posture moralisatrice, mais plutôt en partageant ce que j’ai appris sur le terrain — souvent à mes dépens — et les erreurs les plus fréquentes que j’ai vues (ou faites).
Sommaire
Quels sont les 7 principes Leave No Trace adaptés au bikepacking ?
- Préparer et prévoir.
- Utiliser les surfaces durables.
- Gérer vos déchets.
- Laisser intact tout ce que vous trouvez.
- Minimiser l’impact des feux.
- Respecter la vie sauvage.
- Respecter les autres.

Bien préparer son aventure
Un bikepacker responsable commence par une bonne préparation. Choisis un itinéraire adapté à la saison et aux conditions météo. Respecte également les zones protégées.
Prévoir, c’est anticiper la gestion des déchets, l’approvisionnement en eau, le ravitaillement et les lieux de bivouac. De plus, choisis un matériel durable, réparable et léger pour réduire ton empreinte écologique.
Malheureusement, de nombreux bikepackers improvisent leurs parcours. Ils ne se renseignent pas toujours sur la réglementation locale, comme les interdictions de bivouac ou les zones protégées. En conséquence, ils se retrouvent souvent à camper dans des zones interdites. Ils peuvent aussi avoir du mal à trouver un bon emplacement en fin de journée.
Pour éviter ces problèmes, prépare ton itinéraire avec soin. Renseigne-toi sur les zones de bivouac autorisées et les restrictions locales. Vérifie également la météo. Connaître le terrain, planifier les ravitaillements et tester son matériel avant de partir sont des réflexes essentiels. Ils permettent de réduire les imprévus et les erreurs.
- Étudier les itinéraires pour éviter les zones sensibles.
- Anticiper la gestion des déchets et des bivouacs.
- Privilégier un équipement durable et réparable.
Sortir des sentiers : l’impact invisible mais réel
Rouler hors des sentiers balisés, c’est prendre le risque d’abîmer les sols fragiles et de déranger les écosystèmes.
Même si l’envie d’aventure te pousse à sortir des traces, reste sur les chemins déjà existants.
Pour le bivouac, cherche un emplacement déjà utilisé : sol dur, peu végétalisé, à bonne distance des cours d’eau. Et surtout : évite de créer de nouveaux sites de camping. Choisis des spots discrets, reste silencieux, et sois prêt à partir tôt le matin. L’idée, c’est de ne laisser aucune trace visuelle de ton passage : ni feu, ni déchets.
- Dangers du hors-piste (érosion, dégâts sur la végétation).
- Choix d’aires de bivouac déjà utilisées (emprise minimale).
Emporte tous tes déchets, même les plus petits
« C’est biodégradable, ça va.” C’est l’excuse qu’on entend souvent pour justifier un trognon de pomme ou du papier toilette enterré. Mais ces déchets peuvent mettre des mois à disparaître, attirer les animaux ou dénaturer l’endroit.
Emporte tous tes déchets avec toi, y compris organiques. Utilise un petit sac étanche pour les stocker, et jette-les dans une poubelle à ton retour en ville. Pour faire tes besoins, préfère une pelle de randonnée pour creuser un trou de 15-20 cm à distance des points d’eau… et referme-le soigneusement. Emporte toujours un sac pour tes déchets (et ceux que tu pourrais trouver). Ne laisse rien sur place, même biodégradable!
- Règle d’or : “Ce que tu transportes, tu le rapportes.”
- Astuces : sacs étanches pour déchets, tri, composter si possible.
- Gérer aussi les déchets organiques (papier toilette, restes alimentaires).

Quel vélo pour le bikepacking ?
Pour choisir un vélo adapté au mieux à vos futures aventures. Il convient de prendre en compte certains critères. Ces critères dépendront du type de cycliste que vous êtes, ainsi que du type de bikepacking que vous souhaitez pratiquer.
Ne prélève rien, ne dégrade rien
Laisser la nature comme si personne n’était passé, c’est aussi ne rien emporter : pas de fleurs, de cailloux, ni de souvenirs naturels.
Respecte également les installations humaines : murs de pierre, ruines, bornes, refuges, etc. Et bien sûr, ne grave rien, ne laisse pas ton nom inscrit dans un arbre ou sur un rocher. Ton passage doit rester invisible. Observe, photographie, contemple…mais laisse tout sur place. Chaque élément a sa place dans l’écosystème.
- Ne pas cueillir, ne pas déplacer.
- Respect des lieux culturels ou sacrés.
- Importance des traces visuelles (feu, pierres déplacées, etc.).

Minimise l’impact du feu
Préfére le réchaud au feu de camp. Si le feu est autorisé, utilise un foyer existant et limite son usage. Les feux de camp sont souvent romantiques…mais rarement responsables. Ils laissent, en effet, des marques visibles, abîment le sol et posent un vrai risque en période sèche.
Préfère un réchaud à gaz compact, propre et efficace. Pour dormir, choisis une tente autoportante ou un tarp, sans creuser, sans modifier le sol, et démonte tout au lever du jour.
- Feu de camp : à éviter, préférer le réchaud.
- Impact des feux sur les sols et les paysages.
- Installer/désinstaller un bivouac “invisible”.
Respecte la faune et la flore
Observe les animaux à distance, sans les approcher ni les nourrir. Même une simple barre de céréales peut dérégler leur comportement. Conserve ta nourriture dans des sacs hermétiques pour ne pas attirer les animaux la nuit. Et rappelle-toi que nous sommes les invités dans leur habitat.
- Ne pas nourrir les animaux (domestiques ou sauvages).
- Gérer les odeurs alimentaires.
Sois discret et respectueux des autres usagers
La nature appartient à tout le monde. L’expérience d’un autre ne devrait pas être gâchée par ton passage. Le respect, c’est aussi celui des habitants, des fermiers, des randonneurs et des autres bikepackers.
- Ralentis quand tu croises des piétons, annonce-toi.
- Garde ta musique pour les écouteurs.
- Respecte le calme et l’espace commun.
- Respect des propriétés privées, des fermes, des éleveurs.
- Être un ambassadeur du bikepacking responsable.

Ma checklist “Leave No Trace” spéciale bikepacking
Avant de partir, je m’assure d’avoir :
- Planifié mon itinéraire avec des options de bivouac discrètes et autorisées.
- Un kit zéro trace : sac à déchets, savon bio, pelle, filtre à eau.
- Un réchaud (pas de feu sauvage).
- De quoi contenir tous mes déchets jusqu’à une vraie poubelle.
- Une tente autoportante qui ne laisse pas de marques au sol.
- L’habitude de me fondre dans le décor, pas de m’y imposer.
“Leave No Trace” n’est pas un concept réservé aux randonneurs américains ou aux écolos purs et durs. C’est une manière simple, concrète et accessible à tous de respecter ce que l’on est venu chercher : la nature.
En suivant ces principes et en évitant ces erreurs, tu fais partie de celles et ceux qui rendent le bikepacking durable et harmonieux. Adopter ces principes, c’est protéger ce qui fait la magie de nos aventures : la beauté brute, sauvage et libre. Alors partons rouler… sans laisser de trace!